Préparez-vous, voyageur, à entrer dans les années 90...
A l’époque, 200Mo nous semblait énorme, 800*600 était la résolution haut de game, et les écrans plats étaient réservés aux films de science-fiction. Je parle bien sur de l’époque dorée des jeux MSDOS, Duke Nukem, Doom, mais aussi DAGGERFALL.
Ancêtre de Skyrim (qui date quand même de 2011 et se vend encore !), de Morrowind et d’Oblivion (auquel il ressemble peut-être le plus), Daggerfall est le deuxième opus de la série des Elders Scrolls.
Bienvenue en 1996.
Sorti en 1996 sur ordinateur uniquement, il était pour l’époque tout simplement monstrueux avec près de 15000 villes à explorer, une superficie équivalant à la Grande-Bretagne et des donjons labyrinthiques peuplés de créatures maléfiques.
Mais pourquoi parler de Daggerfall dans un article sur l’open-source ? Jusqu’à peu, le jeu était disponible gratuitement dans sa version originale, jouable avec émulateur MsDos (Dosbox), mais depuis le 31 décembre 2023 Daggerfall Unity est disponible en version 1.0.
Interkarma, passionné du jeu, a recréé le jeu en open-source à l’aide du moteur Unity, permettant d’utiliser les fichiers originaux de Daggerfall, et de le faire tourner de manière fluide et pratiquement sans bug sur nos machines modernes.
Il a pas l’air très content d’être dans Daggerfall…
Le résultat est bluffant, puisque le jeu de près de trente ans est extrêmement fluide et lisible, digne d’un jeu moderne.
Bien sûr l’audiovisuel a vécu : gros pixels, 3D rudimentaire (pour l’époque c’était plutôt beau cependant, on dirait du Minecraft anciennes versions), les cris de morts-vivants dès le tutoriel vous donneront le ton quant à l’audio (personnellement je les trouve assez terrifiants, comme Massacre à la tronçonneuse l’est au cinéma par ses effets petit budget).
(Pour ceux qui le souhaitent, un mod graphique de plus de 10 gigas (impensable en 1996 ! C’est 20 fois la taille du jeu original1) est disponible, le pack D.R.E.A.M. qui donne une apparence plus moderne au jeu)
Des personnages pas tibulaires, mais presque.
Les mécanismes du jeu sont, malgré les apparences, assez différent des CRPG2 de l’époque. Du côté des similarités on retrouve la vue à la première personne, la fiche de personnage et les descriptions texte qui compensent les graphismes limités (on se rapproche d’un jeu de rôle papier), mais la grande différence, que les Elders Scrolls ont gardé jusqu’à aujourd’hui dans Skyrim, c’est que le personnage ne gagne pas de niveaux avec une barre d’expérience (en tuant des monstres dans la plupart des jeux) mais en améliorant ses capacités à force des les utiliser. Ainsi on peut théoriquement jouer un personnage non-violent qui monterait de niveau en utilisant ses talents de persuasion et de marchandage.
Si le jeu est moins beau qu’Oblivion ou Skyrim, il compense par une liberté assez incroyable, on peut décider de ne pas faire et même de faire échouer à tout jamais la quête principale, de tuer n’importe quel personnage, mais aussi plus original : faire un crédit et ne jamais le rembourser, vivre de rapines, se repentir et devenir dévot d’un des nombreux ordres religieux de Daggerfall…
Les provinces de Daggerfall sont envahies de sectes dirigées par des vieux.
En plus du jeu originel (Vanilla4 sur les forums anglais), Unity est aussi compatible avec une vaste sélection de mods créés par les fans. Certains ajoutent de nouvelles guildes avec leurs quêtes assorties (Guilde des archéologues), d’autres ajoutent des campements de bandits et du contenu aux zones entre les villes, qui sont assez dépeuplées et évoquent plus la vaste steppe d’Asie Centrale que les montagnes escarpées et pleines de PNJ de Skyrim.
D’autres mods ajoutent d’ailleurs de nouveaux aspects au jeu comme les calories et le climat, ce qui vous demandera de faire vos stocks de nourriture avant d’utiliser le voyage rapide. En somme, le jeu a beau dater du XXème siècle (le siècle de Wilson et du traité de Versailles !), il est toujours actualisé et étendu par sa communauté de fans dévoués et bénévoles, merci à eux. (Voir à ce sujet le reddit de Daggerfall, très actif.)
Introduction à la vie dévote.
Il y a bien d’autres choses à dire sur the Elder Scrolls II, la magie, le vampirisme ou la lycanthropie, mais le mieux est encore que vous le découvriez par vous-même, et pour les anglophones il y a l’UESP qui a vocation à détailler tous les secrets du jeu.
C’est donc un des plus grands jeux de rôles de l’histoire (sans exagération) qui est désormais disponible, gratuitement (depuis plusieurs années avec le moteur d’origine) mais en plus propulsé par un moteur moderne, les fiefs et royaumes de Daggerfall s’ouvrent à vous sur Windows, Mac et Linux, cette fois en 1920*1080 avec support natif des manettes de jeu !
Ces chameaux vous attendent dans une ruelle sombre… tu veux un truc ?
Tutoriel, installation de Daggerfall avec Unity
- Télécharger Dagerfall sur https://drive.google.com/uc?export=download&id=0B0i8ZocaUWLGWHc1WlF3dHNUNTQ et extraire dans un dossier
- élécharger unity sur : https://github.com/Interkarma/daggerfall-unity/releases (descendre jusqu’à Assets (choisir la version adapté a votre architecture (64bit pour la plupart des ordinateurs modernes, 32bit à peu près jusqu’en 2006) et extraire dans le dossier de votre choix. (Pas le même que celui des fichiers de Daggerfall).
- Lancez Unity et indiquez le dossier Daggerfallgamefiles de l’étape 1.
- C’est bon, vous êtes prêts à explorer Daggerfall ! (Sauvegardez souvent, le jeu est… punitif par rapport à ceux d’aujourd’hui).
Dans la majorité des cas, il vous faut dfu_windows_64bit .
